GATSBY LE MAGNIFIQUE (THE GREAT
GATSBY) de Baz Luhrmann en salles depuis le 15 mai
Cast : Leonardo DiCaprio,
Carey Mulligan, Tobey Maguire, Joel Edgerton, Isla Fisher et Jason Clarke.
Scénario : Baz Luhrmann Craig Pearce d’après le roman de Francis Scott
Fitzgerald.
Synopsis
Printemps 1922. L’époque est
propice au relâchement des mœurs, à l’essor du jazz et à l’enrichissement des
contrebandiers d’alcool… Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du
Middle-West pour s’installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il
vit désormais entouré d’un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s’étourdit
en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan,
issu de sang noble. C’est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant
des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges.
Témoin privilégié de son temps, il se met à écrire une histoire où se mêlent
des amours impossibles, des rêves d’absolu et des tragédies ravageuses et,
chemin faisant, nous tend un miroir où se reflètent notre époque moderne et ses
combats.
Avis
Splendide et étourdissant, amours
exacerbées et secrets envahissants, voilà ce qui nous attend, Gatsby le Magnifique réalisé par le cinéaste
de Roméo+Juliette et de Moulin Rouge, remplit
son contrat en réalisant nos attentes. Si Baz Luhrmann se détache du
chef-d’œuvre littéraire de Francis Scott Fitzgerald par son atmosphère
contemporaine pop, sa bande originale techno hip hop et les apparats excessifs,
éblouissants et clinquants des années folles, c’est aussi pour mieux se
rapprocher fidèlement de ce récit populaire entre espoir et mélancolie, mais
avant tout de son personnage énigmatique et ténébreux.
Leonardo DiCaprio s’accapare
magistralement ce mondain idéaliste impénétrable, exprimant toute la complexité
intérieure du célèbre Jay Gatsby. Mais l’une des plus grandes prouesses de Baz
Luhrmann est de ne pas tomber dans le mélodramatique dans lequel le film peut
s’inscrire irrémédiablement avec cette personnalité mystérieuse, romantique et
glamour. Le cinéaste australien offre ainsi une relecture moderne d’une belle
intensité.
Dans sa structure
scénaristique, Gatsby le Magnifique s’ouvre
de manière plutôt classique avec Nick Carraway, narrateur et auteur du livre,
qui retrace dans un long flashback l’histoire tragique de ce dandy milliardaire
présenté d’abord comme un homme chimérique au passé trouble et visiblement
corrompu se révélant par la suite être un modèle d’espoir et de sincérité à
l’optimisme étonnant.
Tobey Maguire interprète de manière bouleversante ce
personnage et ‘vieux frère’ (‘old
sport’ expression récurrente de Gatsby), qui écoute
attentivement et décèle progressivement sa véritable identité, immergé dans
l’ambiance pétillante des soirées jazzy somptueuses et transgressives où les
rumeurs, sur ce mondain que personne n’a rencontré, pimentent les
conversations. Car si Baz Luhrmann parvient à retranscrire tragiquement cet
amour immuable et illusoire que Jay porte envers sa Daisy, une femme au
train de vie ennuyeux et au mari volage, emmenée par une Carey Mulligan
toujours aussi douce, sensible et à fleur de peau, il évoque avec force cette
amitié latente avec Nick Carraway – seul personnage sincère de son entourage –
qui s’avère dans sa finalité plus profonde et plus solide.
Un grand bravo aux stylistes Catherine
Martin et Miuccia Prada, qui ont réussi avec brio les costumes et choisit avec
soin les accessoires. Et aussi à Craig Amstrong, pour les musiques : mélanger du moderne avec un film
qui se passe après-guerre… il fallait essayer !
Live for what you love.
Let's Be Swagg.
L.
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